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friends on a mountain

Qu’est-ce que l’empathie ?

Il est tard un vendredi soir et vous êtes en train de vous détendre après une semaine mouvementée, vous lisez votre livre préféré sur le canapé quand votre téléphone sonne. C’est une amie proche de l’université qui vous appelle en panique parce qu’elle vient de perdre son emploi. « Ne t’inquiète pas, tu vas en trouver un autre bientôt, en plus tu savais que ton entreprise avait des problèmes financiers, non ? » vous lui dites,  « Pourquoi tu te mets dans cet état-là ? » Il y a un silence stupéfait au bout du fil, puis elle raccroche.

Vous pensiez la réconforter, alors que s’est-il passé ? En ne démontrant pas d’empathie envers elle et en n’écoutant pas ses inquiétudes, il se pourrait que vous ayez empiré la situation.

Alors, qu’est-ce que l’empathie ? C’est la capacité de se mettre à la place d’une autre personne et de percevoir ce qu’elle ressent dans un contexte donné. Elle est différente de la sympathie, où une personne est émue par les pensées et les sentiments d’une autre personne tout en maintenant une distance émotionnelle ou affective.

La différence entre la sympathie et l’empathie est habilement décrite dans ce TED talk par la Dre. Brené Brown (sous-titres français disponibles). Elle explique que la sympathie permet de voir quelqu’un au fond d’un trou depuis la terre ferme, et de leur parler d’en haut. Une personne qui fait preuve de sympathie a également tendance à essayer de voir le bon côté de la situation d’une autre personne plutôt que de reconnaître sa douleur. À l’inverse, l’empathie consiste à ressentir la même chose que la personne, à descendre dans le trou pour s’asseoir à côté d’elle, à faire preuve de vulnérabilité pour établir une connexion sincère avec elle. Quelqu’un d’empathique reconnaîtra les difficultés de cette personne sans les minimiser.

L’empathie est un concept de taille. Les psychologistes de renommée Daniel Goleman et Paul Ekman ont identifié 3 composantes de l’empathie : cognitive, émotionnelle et compatissante. Nous allons les décrire brièvement ci-dessous. En apprenant à faire preuve d’empathie envers vos amis, vos collègues et les personnes autour de vous, en utilisant ces trois types d’empathie, vous pourrez bâtir des relations et une confiance plus solides.

 

Empathie cognitive : le fait de simplement savoir ce qu’une personne ressent et ce qu’elle pense.  On l’appelle parfois la prise de perspective.

Si vous vous imaginez à la place de votre amie, vous saurez qu’elle est probablement triste et anxieuse parce qu’elle a besoin de ce revenu pour payer ses études. Toutefois, l’empathie cognitive seule vous garde à distance de votre amie. Pour ressentir une réelle connexion avec votre amie, vous devrez partager ses sentiments. C’est là que l’empathie émotionnelle entre en jeu.

 

Empathie émotionnelle : lors vous vous sentez physiquement en phase avec quelqu’un, comme si ses émotions étaient contagieuses.

Ce type d’empathie peut s’étendre au domaine des sensations physiques, ce qui explique pourquoi il nous arrive de frissonner quand quelqu’un se cogne l’orteil. Dans notre exemple, vous réfléchiriez à vos propres expériences pour identifier une situation dans laquelle vous étiez également anxieux à propos de votre avenir. La situation elle-même n’a pas besoin d’être identique, chaque individu est différent. Ce qui importe est que l’ensemble des émotions dues à cette situation soient similaires.

Vous avez donc réussi à comprendre ce que ressent votre amie, et vous avez ressenti des émotions similaires aux siennes. Que fait-on maintenant ? Et bien, vous pourriez utiliser ce que vous avez appris sur l’empathie cognitive et émotionnelle pour faire preuve d’empathie compatissante.

 

Empathie compatissante : avec ce type d’empathie nous pouvons la fois comprendre les malheurs d’une personne et partager ses émotions, tout en se sentant poussé à l’aider si besoin.

C’est l’équilibre entre l’empathie cognitive et émotionnelle, qui nous permet d’agir sans être submergé par les émotions ni de nous jeter dans un processus de résolutions de problèmes.

Que faire avec tout ça ?

 

L’empathie ne se développe pas de façon naturelle pour beaucoup de monde. Avec le rythme frénétique de la vie d’aujourd’hui, nous ne sommes pas souvent encouragés à prendre un moment pour établir des connexions avec les autres. C’est donc un choix conscient que nous devons faire, mais au plus nous pratiquons l’empathie, au plus on l’utilise intuitivement.

On ne peut que souligner les bénéfices de l’empathie, surtout dans des professions comme les soins de santé et l’enseignement, où vous êtes responsable du bien-être d’un grand nombre d’individus, jeunes comme âgés. Dans le domaine de la santé, une étude de 2016 par l’Hôpital Général du Massachusetts a démontré que l’empathie est l’élément clé qui détermine la satisfaction des soins médicaux. L’empathie permet aux cliniciens d’établir une profonde connexion avec leurs patients, et donc d’agir dans l’intérêt de ceux-ci.

Les études passées ont démontré que l’empathie peut aussi avoir un impact sur les soins de santé – elle peut réduire la durée d’hospitalisation, et même guérir le rhume plus rapidement.

Maintenant que nous avons couvert les bases de l’empathie, nous discuterons de sa mise en pratique dans notre vie quotidienne ainsi que certains obstacles à la pratique de l’empathie dans notre prochain article de blogue.

Pour finir, voici une excellente vidéo produite par la Cleveland Clinic, et traduite par le Collège communautaire du Nouveau-Brunswick (CCNB). Bien que cette vidéo ait été réalisée dans un contexte hospitalier, son message est pertinent à tous les aspects de notre vie de tous les jours. Elle pourrait être résumée par cette citation de Platon : « Sois aimable avec les gens que tu rencontres, car chacun de nous livre en secret une grande bataille. »

Ceci est la première d’une série de deux parties sur l’empathie. Pour lire la deuxième partie, cliquez ici. Ce blogue se veut purement éducatif, il ne consiste pas en un guide de préparation à l’examen Casper. 

 

Photo par Matheus Ferrero sur Unsplash